bastion des Capucins
bastion de France
faubourg Notre-Dame
bastion des Capucins
bastion de France
faubourg Notre-Dame
FA
Les remparts de la Ville Neuve sont en pleine dévastation. La destruction des dehors a produit des tonnes de gravats qui se déversent dans les fossés. Au loin, le superbe bastion des Capucins qui abrita un temps le jardin des plantes, éventré sur toutes ses faces, exhibe encore de misérables moignons. Plus loin encore, les grands platanes du parc de la Pépinière.
Voici ce qu'écrit Horace Chauvet en 1902 :
"Les démolisseurs de Perpignan sont dans la joie. - On a commencé à déraser deux lunettes de nos remparts, au square des Platanes. - On vient de démolir la porte Magenta qui se trouvait à l'entrée du faubourg Notre-Dame. - On se prépare enfin à démolir le rempart qui fait face au marché de gros, près la Pépinière. En attendant, on a abattu les grands et beaux platanes qui formaient sur ce rempart un petit bois plein de fraîcheur. Ces arbres magnifiques ont été vendus à des prix dérisoires par le génie. Mais leur disparition est choquante elle laisse un vide qui fait regretter l'ancien état de choses.
Cet exemple fait prévoir ce que sera Perpignan privé de ses remparts et de la bordure circulaire de ses platanes touffus. Pour avoir plus d'aération, on aura fait autour de la ville un désert où la tramontane battra son plein." (Revue des Pyrénées de Janvier-Février 1902, édition Privat, Toulouse)
Horace Chauvet est-il versatile ? S'il a continué toute sa vie à défendre le patrimoine végétal de Perpignan, en ce qui concerne les fortifications, il change radicalement de point de vue dès 1904 en reconnaissant ses erreurs passées. Raisons politiques obligent. Il devient conseiller municipal, sur la liste d'Eugène Sauvy et c'est au cours du mandat de ce dernier que débutera le démantèlement de la place forte...