Modèle 3D, le palais des rois de Majorque de Perpignan.

Voici ma représentation 3D du palais des rois de Majorque. Ce faisant, je ne m'éloigne pas trop de mon sujet (les fortifications de Perpignan) si l'on considère que ce vieux château médiéval fut pendant plusieurs siècles le donjon de la citadelle.

La restauration de ce château qui a débuté vers 1950 se poursuit de nos jours. Mais l'esprit des restaurateurs actuels est diffèrent et l'on peut parler de deux époques distinctes. D'abord l'époque de Sylvain Stym-Popper, architecte en chef des Monuments historiques. Celui-ci faisait preuve à la fois d'audace et de rigueur. Il n'hésitait pas à détruire pour reconstruire, Mais ses actions étaient parfaitement documentées et justifiées. Il en est ainsi pour le grand arc médian de la galerie des chapelles dont la restitution suffit à elle seule à redonner à la cour d'honneur toute sa noblesse. Il a même construit des fenêtres de style gothique à des endroits où il savait pertinemment qu'elles n'avaient jamais existé. Mais toujours d'une manière discrète et parce qu'il avait en vue de faire du château un lieu de vie (salles d'exposition, bibliothèque...) et qu'il fallait bien l'adapter à ses nouvelles fonctions. Décédé en 1969, on peut considérer son oeuvre comme inachevée.

De nos jours, les restaurations se poursuivent sans le même élan. Certes on peut, depuis l'été 2013, admirer l'élégant dallage de la cour d'honneur. Mais souvent la prudence et le scrupule archéologique remplace l'audace maitrisée d'hier. Ainsi, dans les travaux réalisés sur la tour des chapelles, on aurait pu s'attendre à voir disparaitre quelques rehaussements de murs ou de toitures qui enlaidissent les hauteurs de la tour. Rien n'est allé dans ce sens, il s'agit plus dans ce cas d'un entretien que d'une restauration.

Quelle est la meilleure attitude ? Quant à moi pour mon petit modèle 3D j'ai toute liberté d'aller plus loin encore que Sylvain Stym-Popper, et c'est dans l'esprit des grands architectes du XIXe s. Viollet-le-Duc ou Paul Abadie que je mène ma reconstitution.

Mon modèle est inachevé et sera complété. Les parties disparues m'ont obligé à faire des choix. Ainsi, dans la chambre des timbreschambre des timbres de l'aile nord, les deux grands arcs diaphragmes qui supportaient le plafond étaient-ils en plein-cintre ou brisés ? L'étage de la tour, contigu à la salle, faisait-il partie de celle-ci ou en était-il séparé par un refend ?.

Le clocher s'inspire de celui de la chapelle Sainte-Anne du palais de l'Almudaina à Palma. Mais il est ici surmonté de l'ange-girouette qui domine ainsi tout le château comme c'est le cas pour son homologue majorquin.

Un autre point me tenait particulièrement à coeur : les plafonds. Celui de la chambre blanchechambre blanche du roi, actuellement d'une sobriété toute contemporaine, devait être très décoré et se déployer en hauteur par encorbellement ce qui permettait à la terrasse qui le couvrait d'être au niveau du chemin de ronde. Pour le recréer, je me suis inspiré de celui de la loggia de la cour de la reine encore en place. Quant à celui de la grande salle de Majorquegrande salle de Majorque, il s'inspire du plafond de l'église du couvent de la Merci.

Enfin, pour en revenir aux fortifications, je me suis appliqué à rétablir le magasin à poudremagasin à poudre du XVIIe s. bâti sur la contre escarpe du fossé ouest.