Un dessin de la place d'armes.

Ce dessin (le voici en totalité) date de 1541.

Sur la partie droite est représenté l'angle oriental de la citadelle de Louis XIcitadelle de Louis XI qui disparaitra lors de la construction de la grande citadelle de Philippe II. Les casernes que nous voyons ici seront démolies et la grosse tour cèdera la place au bastion Saint-Jean. Les murailles quant à elles seront pour une grande part incorporées dans les dehorsdehors. Donc, ni pour l'emplacement, ni pour les bâtiments, il ne s'agit de la place d'armes actuelle.

La partie gauche nous montre l'église Sainte-Marie de la Real.

Pourquoi ce dessin ? Il semble avoir été motivé par le projet d'arasement du clocher de l'église de la Real. En 1539, sur fond de guerre entre Charles Quint et François Ier, des émeutes avaient éclaté entre la population de Perpignan et la garnison. Au cours des affrontements le clocher de l'église Sainte-Marie de la Real fut bombardé depuis la citadelle. L'année suivante, les autorités espagnoles décidèrent l'arasement du clocher qui, comme veut le démontrer ce croquis domine les remparts de la citadelle. Ce n'est qu'en 1547 que les consuls de Perpignan obtiendront la levée de cette décision et que pourra être commencé la reconstruction du clocher.

La précision de la représentation de l'église est remarquable, en particulier les travées de la nef et la belle toiture rayonnante de son chevet (toiture qui n'existe plus aujourd'huiaujourd'hui mais dont les murs rehaussés conservent encore la trace). On constate que le clocher qui doit être arasé est de quatre étages dont les deux derniers sont en ruine à l'exception du côté qui prolonge le mur gouttereau de l'église. Le quatrième étage ne sera jamais reconstruit mais le clocher d'Ille-sur-tet peut donner une idée de ce qu'était son couronnement.