La porte de la citadelle présente une curieuse décoration. On voit, de part et d'autre de l'entrée, une paire de pilastres qui se transforment dans les hauteurs en télamons dont les attitudes et les coiffures sont énigmatiques. La frise supportée par ces quatre personnages était garnie des emblèmes de Castille et de Léon et, en son milieu, prenaient place les armes du duc d'Albe que l'on retrouve également sur le saillant du bastion Sainte-Barbe. Au-dessus de la corniche, encadrant la date 1577, est gravée l'inscription suivante : PHILIPPUS II HISPANIARUM UTRIUSQUE SICILIAE REX DEFENSOR ECCLESIAE (Philippe II, roi des Espagnes et des deux Siciles, défenseur de l'Église). Le fronton arborait les armes d'Espagne et l'ensemble était couronné par un élégant pavillon.
La plupart des décorations ont été détruites pendant la Révolution et le pavillon a été démoli en 1824.
On remarque par le choix de l'inscription et des symboles représentés que cette oeuvre magnifie l'absolutisme d'un pouvoir espagnol centralisateur et allié de l'Église catholique. La citadellecitadelle de Philippe II, c'est l'Espagne en son siècle d'or disposée à faire front contre la France et qui soumet la ville catalane qui est à ses pieds.
"On peut définir la citadelle comme un élérnent de fortification au service des Etats afin de renforcer le contrôle des cités dont le roi craignait l'infidélité de la population. Cette importante fonction politique devait être à l'origine d'un important débat dans les traités sur la matière et, par exemple, Machiavel affirmait l'homme d'Etat doit rechercher l'amour de son peuple plutôt que de construire des citadelles, alors que la monarchie espagnole utilisait la citadelle comme une forme systématique de domination politique de ses royaumes." (PDLF).